Territoires d'Outre-Mer Français
Les territoires d'outre-mer français, souvent appelés DROM-COM, regroupent l'ensemble des territoires de la République française situés hors de la France métropolitaine. Ces territoires se distinguent par leurs statuts administratifs, leurs spécificités géographiques, économiques et culturelles.
Statuts administratifs
La révision constitutionnelle de 2003 a profondément modifié la classification des territoires d'outre-mer, remplaçant la notion de DOM-TOM par celle de DROM-COM, plus précise.
Départements et Régions d'Outre-Mer (DROM) : Ces territoires sont régis par le principe de l'identité législative, ce qui signifie que les lois et règlements français s'y appliquent de plein droit, sous réserve de certaines adaptations. Il s'agit de :
La Guadeloupe
La Guyane
La Martinique
Collectivités d'Outre-Mer (COM) : Ces territoires sont régis par le principe de la spécialité législative, leur conférant une autonomie plus grande que les DROM. Chaque COM dispose de son propre statut et de ses compétences législatives, avec un pouvoir de décision locale plus important. Les COM sont :
Nouvelle-Calédonie : Elle bénéficie d'un statut particulier, qualifié de "collectivité sui generis", dans le cadre de l'accord de Nouméa.
Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) : Ce territoire est inhabité de façon permanente et est administré directement par l'État français. Il comprend des îles subantarctiques, l'archipel des Crozet, l'archipel des Kerguelen, les îles Saint-Paul et Amsterdam, la Terre Adélie et les îles Éparses.
Économie et défis
Les économies des territoires d'outre-mer sont très variées, mais elles présentent des défis communs tels que l'éloignement, la petite taille des marchés et une forte dépendance vis-à-vis de la métropole.
Décalage économique : Le niveau de vie et le PIB par habitant sont généralement inférieurs à ceux de la France métropolitaine, avec des écarts de prix significatifs. Mayotte et la Guyane, par exemple, affichent des PIB par habitant bien plus faibles que la moyenne nationale.
Activités économiques : L'économie est souvent axée sur le tourisme (notamment aux Antilles, à la Réunion et en Polynésie), l'agriculture (canne à sucre, banane, vanille), la pêche, et dans certains cas, des secteurs spécifiques comme l'industrie aérospatiale en Guyane ou le nickel en Nouvelle-Calédonie.
Développement : Des investissements importants sont réalisés par l'État pour le développement économique et social, le secteur du bâtiment étant un moteur de croissance dans plusieurs territoires. Le tourisme durable est également une priorité pour de nombreuses destinations.
Culture et identité
Les territoires d'outre-mer se caractérisent par une grande diversité culturelle, souvent marquée par le métissage.
Créolité : Dans les DROM et certaines COM comme Saint-Pierre-et-Miquelon, la culture est fortement influencée par la "créolité", un mélange des cultures européennes, africaines, asiatiques et autochtones. Cela se manifeste à travers les langues, la musique (zouk, séga, maloya), les traditions culinaires et les fêtes locales.
Langues : Le français est la langue officielle, mais de nombreuses langues et dialectes régionaux sont parlés, comme le créole antillais, le tahitien, ou les langues mélanésiennes en Nouvelle-Calédonie.
Politique culturelle : Les politiques culturelles cherchent à renforcer les structures locales, à soutenir la création artistique et à promouvoir les pratiques culturelles autochtones. Cependant, des défis persistent, notamment en ce qui concerne l'offre culturelle et l'accès à certaines formes d'art par rapport à la métropole.

