
Esclavage Martinique : Histoire !
L'histoire de l'esclavage en Martinique est un chapitre sombre et complexe, profondément lié à l'économie de plantation et à la colonisation française. Voici les points essentiels à connaître :
1. Les débuts de l'esclavage et le développement de l'économie sucrière
Arrivée des Français : Après avoir décimé la population autochtone des Caraïbes au 17e siècle, les colons français s'installent en Martinique.
Culture de la canne à sucre : Pour faire fructifier le commerce du sucre, une culture très physique et exigeante en main-d'œuvre, les colons ont recours à la traite négrière.
Augmentation de la population esclave : Le nombre d'esclaves importés d'Afrique explose, transformant la Martinique en l'une des colonies les plus rentables pour la France.
Le Code Noir : Le système esclavagiste est encadré par le Code Noir de 1685, un recueil de textes législatifs qui régissent la vie des esclaves et leur attribue un statut de "biens meubles".
2. Les abolitions et la résistance
Première abolition (1794) : Sous l'impulsion de la Révolution française, l'esclavage est aboli une première fois. Cependant, cette abolition est de courte durée et ne s'applique pas réellement en Martinique, qui est alors sous occupation britannique.
Rétablissement de l'esclavage (1802) : Napoléon Bonaparte rétablit l'esclavage en 1802.
La deuxième abolition et l'insurrection de 1848 : La situation devient explosive en 1848. Le gouvernement français, sous l'impulsion de Victor Schœlcher, adopte un décret pour l'abolition.
Cependant, l'attente de l'arrivée du décret officiel provoque une forte agitation.
Le 22 mai 1848, l'arrestation d'un esclave nommé Romain, pour avoir joué du tambour, déclenche une insurrection massive.
Une foule d'esclaves insurgés converge vers Saint-Pierre, exigeant leur liberté. Leur action et leur détermination poussent les autorités locales à proclamer l'abolition immédiate par crainte d'une escalade des violences.
C'est pour cette raison que le 22 mai est aujourd'hui une date fériée en Martinique, célébrant une liberté non pas octroyée, mais arrachée par la lutte des esclaves eux-mêmes.
3. Les conséquences et la mémoire
Indemnisation des colons : Après l'abolition de 1848, les anciens esclaves obtiennent la citoyenneté française, mais les anciens propriétaires d'esclaves reçoivent une indemnisation en compensation de la perte de leurs "biens".
Nom de famille : De nouveaux patronymes sont attribués aux personnes libérées.
Musée et lieux de mémoire : L'histoire de l'esclavage est un élément central de l'identité martiniquaise. Des lieux comme le mémorial de l'Anse Caffard et le musée "La Savane des Esclaves" témoignent de cette période et visent à préserver la mémoire et la culture des ancêtres esclaves.
